1. Parce qu’elle n’a pas attendu la crise financière pour parler de la faillite du modèle néo libéral ! Avant même la phase des contributions, nous avons mis en avant la responsabilité du système capitaliste dans les 4 crises majeures que traverse le monde (alimentaire, énergétique, environnementale, financière) et proposé des réponses fortes.
2. Parce qu’elle est précise sur les propositions ! Aux discours vagues et aux orientations floues, nous préférons des propositions précises, susceptibles de mobiliser le peuple de gauche : sur les salaires, sur les retraites, sur l’école, sur les services publics, sur la réforme des institutions, sur la démocratie dans les médias, nous proposons aux militants des réformes ambitieuses et réalistes.
3. Parce qu’elle est claire sur les orientations ! Contrairement à d’autres, nous n’avons jamais caressé le rêve de concilier socialisme et libéralisme. Nous plaidons au contraire pour une gauche décomplexée, fière de ses valeurs, offensive face à la droite.
4. Parce qu’elle est la seule à proposer une position sans ambigüité sur les alliances ! Le congrès sera utile s’il affirme sans ambiguïté que le PS revendique une stratégie claire de refus d’alliance avec le centre. Nous proposons d’engager une démarche politique pour favoriser l’unité de la Gauche.
5. Parce qu’elle est une motion de rassemblement. Là où d’autres se divisent pour cause d’ambitions concurrentes, nous avons choisi de nous rassembler. Les militants de 7 contributions se retrouvent sur notre motion.
6. Parce qu’elle fait le pari du renouvellement. Chaque motion promet le renouveau et la rénovation. Nous avons choisi de passer des paroles aux actes : le 1er signataire de la motion C est Benoît HAMON, député européen de 41 ans.
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Chère camarade, cher camarade,
Un Congrès est le moment pour chacun d’entre nous de
prendre ses responsabilités.
Pourquoi sommes-nous inquiets ?
Nous pressentons tous ce que sera l’intensité et la
brutalité de la crise sociale que les Français et les Européens vont subir de
plein fouet et dont ils ne devinent que les prémices : Plans sociaux,
délocalisations, licenciements, chute du pouvoir d’achat, dégradation des
conditions de travail, relégation sociale, recul des services publics. Le
tableau est noir.
Nous savons aussi qu’il n’est pas automatique que cette
crise mondiale génère un progrès. Car toute crise sociale débouche tôt ou tard
sur une crise politique. Et les conséquences de celle-ci sont aujourd’hui
imprévisibles.
Vers qui se tourneront ceux qui jugeront leur avenir et
celui de leurs enfants bouché, ceux qui penseront que voter ne change rien à
leur situation ? Vers les socialistes ? Peut-être, mais rien n’est sûr.
Partout en Europe les nationalismes, les replis
communautaires ou xénophobes ressurgissent. Ils prospèrent déjà sur le terreau
d’une désespérance sociale croissante. Et cette menace grandit.
Dans ce contexte extraordinaire, notre responsabilité
collective est d’abord de nous tourner vers les nôtres : les milieux
populaires, les salariés, les retraités, les chômeurs, les précaires, les
jeunes, les classes moyennes victimes du déclassement. Nous devons les assurer
qu’au cœur des collectivités que nous dirigeons et de l’opposition nationale
que nous incarnons, nous serons les fers de lance de la résistance au
démantèlement des services publics, aux lois liberticides, à l’injustice
fiscale ainsi qu’à la poursuite de la dérégulation sociale : retraite à 70 ans,
démolition du code du travail.
Mais résister ne suffit pas. Il faut aussi dire ce que
nous voulons changer. Car nous assistons à la fin d’une période historique. Il
nous revient de dire si nous voulons participer activement à celle qui s’ouvre.
Reims peut être le théâtre d’un grand congrès socialiste, celui d’un parti
redevenu architecte et bâtisseur.
Pour cela, nous savons que nous devons préalablement
changer nous-mêmes. Le Parti socialiste doit : changer d’orientation, changer
de stratégie, changer de comportements.
Qu’est ce qui nous désole tous? La conviction que
nationalement le PS n’est plus tout fait aux côtés des français mais à coté de
leurs problèmes. L’impression que notre parti, satisfait de ses mandats locaux,
reste uniquement occupé de lui-même et que rien ne peut le divertir de ses querelles
de pouvoir.
Qu’est ce qui nous meurtrit tous? Le choc de voir Sarkozy
à chacune de ses réformes, s’amuser des tergiversations des socialistes quand
il ne brandit pas carrément le soutien de quelques uns d’entre eux.
Mais nous pouvons aussi être confiants. La crise mondiale
convoque partout le retour de solutions politiques qui appartiennent au
répertoire de la gauche : redistribution des richesses pour freiner l’explosion
des inégalités, régulation des marchés, maitrise des échanges commerciaux,
intervention de la puissance publique dans le champ économique.
Sans le secours des États dont ils réclamaient et
organisaient le démantèlement, que seraient devenus les marchés financiers ? Nous
savons maintenant que lorsque le politique prime, les marges de manœuvre
existent. Rien n’est donc plus fatal. Et certainement plus, le fait que les
inégalités se creusent, que l’environnement se dégrade, que la pauvreté
augmente en dépit d’une croissance globale de la richesse mondiale.
La crise nous ordonne d’être courageux, volontaires et
ambitieux. La droite radicale au pouvoir nous commande d’être forts, résolus et
rassembleurs. Le contexte appelle donc des réponses radicales et crédibles à la
fois.
C’est pourquoi je vous propose que le 6 novembre, nous
mettions ensemble le parti socialiste sur la voie de la reconquête et du
changement.
Dans cette période de crise, nous devons être
l’alternative aux réponses du gouvernement : mieux vaudrait, par exemple,
garantir l’accession des français à la propriété plutôt que voler au secours
des promoteurs. Nous devrons sans délai proposer un plan d’urgence sociale pour
obliger le gouvernement à mobiliser les moyens d’amortir les conséquences
immédiates de la crise : moratoire sur les libéralisations en Europe. Suspension
de la privatisation de la Poste et création d’un pôle financier public pérenne.
Lutter efficacement contre les délocalisations, interdiction des licenciements
dans les entreprises qui réalisent des profits, baisses ciblées de TVA,
augmentation des minima sociaux, création d’un bouclier logement. Ce véritable
bouclier social doit être financé par la suppression immédiate du paquet
fiscal.
Nous devrons simultanément préparer les conditions de la
reconquête du pouvoir. C’est pourquoi je milite pour l’organisation de
conventions thématiques ouvertes à nos partenaires de gauche pour préparer les
axes d’un nouveau programme commun dont, la réorientation de la construction
européenne, la réforme fiscale, la politique salariale, le réexamen d’un libre-échange
sans limites par sa mise en perspective sur le plan social, le développement
durable, la VIème république ou le projet éducatif global seront les thèmes
centraux.
Nous avons aujourd’hui un monde d’avance sur la droite,
du moins du point de vue théorique. Pour relever l’épreuve de la crise sociale
et politique qui s’annonce et pour engranger les conquêtes, il faut maintenant
convaincre nos concitoyens. Il faut incarner une gauche vivante et décomplexée.
Cela commence le 6 novembre. Nous avons réussi lors de ce
congrès à être la motion qui rassemble.
Nos analyses, comme nos solutions sont aujourd’hui
reprises par tous dans le parti. C’est pourquoi je vous invite à voter nombreux
pour la motion C sans autre considération que celle de notre avenir commun, c’est
le seul vote utile qui soit.
Nous pouvons réussir le changement.
Le monde change il est temps de
changer le PS.
Le 6 novembre, voter pour la motion
C.
Je compte sur vous.
Benoit Hamon
Rédigé à 13:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Pour un nouveau réalisme économique de gauche.
Tout à coup, tout irait mieux. Il aurait suffi d’un plan de sauvetage, d’un Président en état de grâce, d’une Europe rassemblée pour stopper la crise et ramener le soleil. Les bourses reprennent de la vigueur, les traders sortent de leur courte déprime, les banques ont réussi à obtenir l’assurance de pouvoir socialiser leurs pertes colossales… Depuis dimanche, nous serions donc sortis de ce que le nouveau Prix Nobel d’économie qualifie au diapason des économistes les plus sérieux, de début d’un « méchant cycle de récession ». Les bourses, les traders, les banques retrouvent le sourire… Derrière ce triomphe, il y a le sort de millions d’hommes et de femmes, nus devant la crise, impuissant à renégocier les échéances de leurs dettes, impuissants à endiguer la dégradation de leur pouvoir d’achat, de leurs conditions de travail , de leurs conditions de vie tout simplement, il y a des millions d’hommes et de femmes qui s’apprêtent à recevoir une lettre de licenciement pour cause de délocalisation ou de cessation pure et simple d’activité.
Dans un élan de solidarité sans précédent, les nations du monde au prix d’un gigantesque effort financier, se sont portés au secours du système financier mondial sans que l’on sache aujourd’hui si l’appétit gargantuesque des marchés sera assouvi par l’engloutissement de milliards des dollars et d’euros. Les piliers du temple seraient à nouveau solides. Et les marchands pourraient y reprendre tranquillement leurs emplettes. Comme avant, sans remord, sans souvenir ni leçon du séisme de la veille.
Nous savons pourtant que :
Politiquement, absolument rien n’a changé dans la gouvernance de l’économie mondiale, les acteurs financiers ont simplement trouvé un mécanisme de réassurance, lui-même branché sur les marchés financiers – il y a donc une logique de cercle vicieux si ce n’est une belle arnaque.
Economiquement, des secteurs entiers peuvent être décimés dans les prochaines années, et des centaines de millions d’épargnants sont potentiellement concernés.
Socialement, les conséquences de la crise seront implacables pour l’emploi, le pouvoir d’achat, le marché du logement, l’accès au crédit, les systèmes de retraite par capitalisation… Où sont passés les défenseurs de droite et de gauche des fonds de pensions ?
Moralement enfin, plusieurs milliards de dollars ont été trouvés en quelques jours pour préserver le système financier, quand les Nations Unies consacrent 80 mds de dollars seulement par an aux objectifs du Millénaire de lutte contre la pauvreté.
Alors, pour répondre d’emblée à la question posée pour nos travaux : ce que doit proposer la gauche, en France, en Europe et dans le Monde, c’est un changement profond des règles du jeu, des réformes à la fois réalistes qui s’enracinent dans les causes objectives de la crise que nous subissons, et radicales car les enjeux sont énormes.
La crise actuelle valide notre critique fondamentale du capitalisme
Il faut se féliciter du fait que la crise actuelle ait permis une pédagogie sans précédent de l’analyse critique du capitalisme. Depuis longtemps, ceux qui critiquaient les dérives de l’économie libérale étaient taxés de gauchistes, de rétrogrades, au mieux de nostalgiques ou de rêveurs. Il n’y a pas d’honneur à avoir été des prophètes, pas même au sein du Parti socialiste… Lorsque l’on n’a pas su se faire entendre, c’est que l’on a en partie échoué. Mais ne laissons pas passer l’occasion de rappeler la permanence et la pertinence de notre critique du capitalisme :
La financiarisation du capitalisme est directement à la source la crise : l’argent créé ou échangé ne va plus principalement à l’économie réelle, donc à l’industrie, à l’emploi, à la création de ressources ou de biens de consommation, mais bien à la rémunération des détenteurs de capitaux. Même si la crise des « subprimes » provient du secteur du logement, ce n’est pas à un secteur économique en particulier que cela est dû, mais à la perversion d’un de ses principaux mécanismes de financement ; si le logement social existait aux Etats-Unis et s’il n’était pas remplacé par une course effrénée à la propriété financée par des crédits à risques, nous n’en serions sans doute pas là.
La déréglementation de l’économie de marché est la « seconde mamelle » de la crise : depuis plus de vingt ans, la pensée économique dominante est de « jouir sans entraves » ; l’arnaque principale est d’avoir réussi à faire croire que la déréglementation de l’économie, l’affaiblissement des mécanismes de contrôle et de solidarité, permettraient l’enrichissement du plus grand nombre et sans frais. La réalité de la crise nous montre l’inverse : si le niveau de vie a incontestablement augmenté sur la planète, la répartition des richesses est malheureusement de plus en plus inégalitaire, et les mécanismes de régulation échappent désormais pour l’essentiel à la responsabilité politique.
L’essor du « libre échange » au niveau mondial est venu parachever l’édifice : l’OMC vante la mécanique vertueuse du libre échange qui serait gagnante-gagnante. La course à la compétitivité entre les nations se déroule à coup de dumping social, dumping fiscal et dumping environnemental. Elle a pour principale conséquence de d’encourager la baisse des recettes publiques (comme démontrée en Europe par le cabinet KPMG sur la baisse tendancielle de l’IS dans le marché intérieur grâce à la concurrence fiscale) mais aussi de pousser la réduction du coût du travail et donc à la modération salariale. Dans le monde occidental, la pente est la même. En France, ce sont onze points de PIB qui ont été transférés de la rémunération du travail à celle du capital. Le rendement demandé au capital investi est devenu tel qu’il détourne la valeur ajoutée de l’investissement comme de la rémunération du travail. La principale conséquence sociale de ce phénomène est le développement d’une nouvelle forme de prolétariat constitué de travailleurs pauvres et de leur familles.
La crise actuelle est une crise du système, une crise du capitalisme
Nous assistons bien à une crise du capitalisme. Quelles en sont les caractéristiques ?
C’est une crise de liquidités : prudentes, méfiantes ou fragilisées, les banques ne se prêtent plus d’argent, et le manque de liquidités pour honorer des créances provoque des réactions en chaîne.
C’est une crise spéculative : à cause des spéculations à la baisse contre les valeurs bancaires, les banques voient leurs fonds propres se dévaloriser.
C’est une crise financière d’un type nouveau : l’accumulation de créances douteuses liées à la prolifération de produits financiers dérivés, ajoute un aspect surréaliste puisque les pertes sont pour une grande part d’entre elles de nature virtuelle.
C’est une crise qui condamne les modèles de régulation de nature privée voire corporatiste : les normes comptables aujourd’hui appliquées, qui valorisent les entreprises en fonction du cours du marché, condamnent les entreprises cotées dès lors que les marchés s’effondrent, même si leur activité productive est saine ; de leur côté, les agences de notation qui sont pourtant sensées se porter garantes, se sont en fait avérées incompétentes, aveugles ou consanguines ; d’autres normes comptables et une agence publique européenne de notation sont devenues essentielles.
C’est donc bien une crise du modèle capitaliste : il semble que nous ayons heureusement atteint les limites d’un système prédateur reposant sur la captation par le capital de la valeur ajoutée et sur une dérégulation à outrance, mais rien aujourd’hui ne permet de croire que l’issue de la crise débouchera sur une remise en cause profonde du système économique et financier.
Le plan européen est nécessaire mais il n’a pas d’autre but que de préserver le système
La conduite de SARKOZY face à la crise est à l’image de ses revirements successifs et de son agitation habituelle. Il critique les dérives des financiers américaines mais il n’avait de cesse, il y a à peine plus d’un an, de vanter les mérites du système américain de crédits hypothécaires. Il répond à l’urgence en prenant la tête d’une improbable unité européenne mais, et c’est le comble, Gordon BROWN l’avait précédé en proposant de faire jouer la garantie publique des Etats européens sur les prêts interbancaires et en fixant des contraintes sérieuses aux acteurs financiers. Surtout, il faut dénoncer les mensonges et les oublis du plan SARKOZY :
Tout d’abord, ce plan va coûter de l’argent au contribuable. Certes, ce n’est pas un plan financé à ce stade par les impôts, mais le choix du montage financier n’est pas inoffensif ni indolore : la recapitalisation des banques sera financée par l’emprunt, qui devra lui-même être supporté soit par les impôts, soit plus probablement par le déficit ; d’une manière ou d’une autre, ce plan aura donc un impact sur les contribuables voire sur les citoyens par ses conséquences en matière de services publics ou de dette publique. Plus que jamais, il faut dénoncer la politique fiscale du Gouvernement, désormais illustrée par le très injuste « paquet fiscal ». En 2007, 617 foyers fiscaux se sont vus rétrocéder par le Fisc un chèque moyen de 233000 euros. L’immoralité absolue d’une telle décision est rendue encore plus insupportable par la crise actuelle. L’unité nationale, chère à Mrs Fillon et Sarkozy commence par l’annulation pure et simple des mesures du paquet fiscal
Ensuite, ce plan ne protègera pas les Français de la récession qui va suivre. Au contraire, SARKOZY va poursuivre sa politique de démantèlement des services publics, qui seront pourtant essentiels pour permettre aux classes moyennes et populaires de supporter les conséquences de la crise ; nous saurons rappeler au Gouvernement qu’il sait comment trouver de l’argent lorsqu’il s’agit de préserver des acteurs financiers, mais qu’il y renonce facilement lorsqu’il s’agit de se soucier de la vie quotidienne de nos concitoyens. Il ne faut pas creuser bien profond pour débusquer l’imposture du discours de Sarkozy. C’est le même homme qui appelle au retour de l’Etat pour sauver les marchés qui dans le même souffle confirme la privatisation de la Poste et de la Banque Postale.
Enfin, le plan SARKOZY, c’est l’impunité et l’amnistie à l’égard de ceux qui ont fauté. Bien sûr, le locataire de l’Elysée nous a servi ses tirades contre les « voyous de la finance » mais en fin de compte, ce sont bien les « dettes de jeu » de ceux qui ont fauté qui seront effacées de l’ardoise, alors que les mêmes joueurs peu scrupuleux sont si intransigeants à l’égard de leurs clients au moindre découvert. Pour mémoire c’est le même Nicolas Sarkozy qui est intervenu pour que ‘Etat vide un peu plus ses caisse s de quelques centaines de millions d’euros pour dédommager Bernard Tapie, le même Nicolas Sarkozy qui voulait dépénaliser l’abus de bien social. En matière de vertu et de moralité on aurait rêvé pédigrée plus blanc.
Ce plan était donc sans doute nécessaire car il fallait des réponses techniques à la crise financière, mais il demeure insuffisant et mensonger. Ne laissons pas la droite en faire une victoire politique et un but en soi, car ce plan, surtout à l’échelle européenne, a pour seule vocation de permettre au système de renaitre. L’ambition de la gauche doit être d’aller plus loin, d’inventer autre chose, et elle doit le dire haut et fort.
Les réponses à cette crise doivent être au cœur de notre projet politique et du congrès de reims
Je plaide pour un nouveau réalisme économique de gauche. Comment croire que ceux qui dans les 20 dernières années, sont associés intellectuellement et idéologiquement à la marchandisation croissante de la société, au recul de la puissance publique et à la mise en retrait des mécanismes collectifs de solidarité seraient à droite comme à gauche les plus crédibles pour proposer une sortie de crise. Sans parler de modernité, c’est la crédibilité économique et politique qui a objectivement changé de camp. Je voudrai donc développer les principes de ce nouveau réalisme économique de gauche.
Cette politique devra tout d’abord reposer sur une autre ambition européenne, dont nous devons faire le cœur de notre prochaine campagne. L’unité européenne a été obtenue de façon poussive sur le plan de sauvetage. Il faut se souvenir des réactions invraisemblables de la Commission européenne appelant aux premiers jours de la crise au respect strict des critères du pacte de stabilité ou s’inquiétant de la comptabilité de la recapitalisation de Dexia avec le droit européen en matière d’aides d’Etat. Cette crise a aussi souligné quelques tares de la gouvernance économique de l’Europe qui faute de fédéralisme budgétaire, ne peut par exemple lancer un emprunt européen ni lever un impôt pour financer une caisse de recapitalisation européenne ; Alors faute de mieux, ceci a conduit les Etats-membres à suspendre discrètement l’application du pacte de stabilité pour se libérer des contraintes budgétaires, ce que nous sommes un certain nombre à demander au demeurant depuis longtemps pour pallier les insuffisances du budget communautaire.
Il faudra également un meilleur contrôle des activités bancaires et de crédit : la lutte contre les paradis fiscaux doit venir au premier plan de notre action internationale ; leur existence facilite les transactions les plus occultes et les plus risquées, notamment grâce au secret bancaire et aux règles fiscales appliquées. J’identifie quelques décisions prioritaires : le renforcement de la directive Epargne, la création d’une nouvelle taxe financière vers les territoires qui refusent de mettre en œuvre une véritable coopération fiscale et judiciaire ou la mise en œuvre d’un traité international qui impose la levée du secret bancaire à la demande des autorités compétentes. Par ailleurs, les conditions du crédit doivent être plus nettement encadrées pour ne pas engendrer de risques inconsidérés, ou au contraire pour en garantir l’accès.
Il faudra ensuite agir pour modifier la répartition des richesses : la crise financière n’est pas seulement due à la prolifération de produits dérivés toxiques. Elle trahit l’épuisement du modèle américain qui a creusé les inégalités. Alors que les hauts revenus augmentent régulièrement, les revenus des classes moyennes et modestes stagnent. La croissance de la période 2002-2006 ne pouvait être tirée que par leur endettement, alimenté par le crédit hypothécaire nourri par la machinerie financière aboutissant à titriser les créances toxiques achetées par les acteurs financiers du monde entier. Certes, le taux d’endettement des ménages français est encore relativement faible, mais la crise du pouvoir d’achat et la crise du logement conduisent déjà au surendettement de nombreuses familles. Il y a une urgence sociale et un impératif économique à mettre un terme à la modération salariale, d’autant que les profits n’alimentent plus l’investissement et sont en majorité consacrés à la rémunération d’actionnaires dont l’épargne a nourri les bulles spéculatives sur les marchés boursiers. C’est pourquoi la politique salariale doit conduire à l’indexation des salaires sur les gains de productivité et l’inflation.
On ne pourra échapper à la fixation des restrictions européennes au libre-échange : le libre-échange n’est pas étranger à la pression exercée à la baisse sur les salaires. C’est pourquoi le débat sur les restrictions au libre-échange, porté par OBAMA aux Etats-Unis, est plus actuel que jamais si la gauche entend favoriser les conditions d’une harmonisation vers le haut des normes sociales dans le cadre d’une coopération internationale. On le verra dans les prochains mois, lorsque des acteurs importants de l’industrie mondiale, par exemple dans le secteur automobile, connaîtront des difficultés considérables à cause des distorsions de concurrence. La « préférence communautaire » doit être au cœur de la politique industrielle de l’Europe, pas dans un but de protectionnisme étroit, mais pour faire payer aux producteurs « moins disant » le coût de leur « dumping social ».
Il nous faut une vision ambitieuse du développement de l’Etat-Stratège : le retour de l’intervention de l’Etat ne doit pas se cantonner à socialiser les pertes, en recapitalisant les acteurs financiers qui ont flambé en bourse l’argent des épargnants, pour privatiser ensuite le bien public. Les marchés financiers livrés à eux-mêmes se sont trompés. Il faut que la recapitalisation du système financier soit l’occasion de définir le périmètre d’un pôle public financier stable et solide. Celui-ci doit être mis au service de la politique industrielle, dans le cadre d’un développement durable. Le pacte de stabilité a d’ores et déjà été suspendu par l’Eurogroupe pour permettre aux Etats-membres d’emprunter. Il doit être enterré pour ne pas devenir l’alibi de la réduction du périmètre des services publics.
Il faut enfin retrouver la voie de la justice fiscale : une réforme fiscale doit être engagée pour éviter que le financement du plan de sauvetage ne pèse sur les revenus moyens et modestes qui subissent de plein fouet la crise du pouvoir d’achat. Le bouclier fiscal doit être levé. Il faut créer un grand impôt universel et progressif sur le revenu en fusionnant l’IR et la CSG. Il faut aussi rendre progressif l’impôt sur les sociétés et le moduler selon l’usage qui est fait des bénéfices.
Voilà, chers amis, des réponses qui me semblent être à la hauteur de la situation pour une gauche qui décomplexée, digne de son histoire et des attentes de nos concitoyens. La crise produit de drôles d’effets au Parti Socialiste. Les archaïques d’il y a quelques semaines sont devenus fréquentables. Il serait même recommandé de lire leur motion ou d’y puiser quelques arguments. Nous n’allons pas nous en plaindre. Nous ne prétendons avoir tout vu tout prédit et tout pensé avant tout le monde. Mais nous n’avons pas non plus l’impression d’être les plus en retard dans l’analyse de la crise et la formulation de réponses politiques. Rien ne serait pire pour le PS que son action se confonde avec celle de ceux qui veulent renflouer un système, sauver un monde qui s’éteint inexorablement. Il est l’heure de reprendre un monde d’avance.
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On croit rêver ! Où sont passés les libéraux, les défenseurs de la mondialisation heureuse ? Où sont les donneurs de leçons sur « la nécessité de s’adapter coûte que coûte à un capitalisme qui a fait la preuve de sa supériorité sur toute la planète » ? Ils sont tous au chevet de la « régulation », mot dont on ne sait plus bien ce qu’il signifie, tant ils les utilisent de façon contradictoire et sans en définir le sens et l’objectif. Tous ces Diafoirus jurent qu’ils sont bien déterminés à « moraliser le capitalisme » et à éviter qu’une telle crise puisse se reproduire. Chacun y va de son idée. Ici, une grande réunion sensée rétablir l’ordre et colmater la brèche d’un système qui prend l’eau de toutes parts, là des fonds publics pour se substituer au crédit défaillant...
Certes, des mesures immédiates s’imposent. Il ne faudrait pas pour autant que l’urgence de la tâche vienne empêcher l’indispensable réflexion sur les raisons profondes de la crise. Il ne faudrait pas non plus que la mise en cause de certains responsables (les mauvais banquiers, les amateurs de parachutes dorés, les vilains traders et autres spéculateurs, les produits « toxiques »...), livrés à la vindicte publique et que certains font mine de découvrir, serve de dérivatif à l’analyse lucide des vraies causes de la catastrophe.
Cette crise est globale, parce qu’elle est la résultante de quatre crises : financière, économique, sociale, écologique. C’est le système capitaliste financier transnational et la mondialisation libérale qui sont en cause.
C’est la crise d’un régime d’accumulation financiarisée, où la gouvernance d’entreprise est fondée sur la primauté des actionnaires. Ce régime s’est affirmé dans le prolongement de la libéralisation des capitaux et dans un contexte de frénésie libre-échangiste, entraînant la déflation salariale, la remise en cause de la souveraineté des Etats et la subordination de l’ensemble des politiques publiques à cette nouvelle orientation du capitalisme actionnarial. Nombreux à gauche sont ceux qui avaient décrit les graves conséquences de cette logique et les menaces qu’elle faisait peser sur l’avenir du monde. Malheureusement, une large part de la social démocratie européenne, même en France, avait peu ou prou intériorisé et accepté cette tendance, recherchant, qui une régulation prudente et molle, qui une troisième voie... ce qui lui a fait perdre le soutien d’une partie de son assise sociale.
Demain ne saurait être comme avant : c’est une évidence. Comment pourrait-on accepter encore qu’une grave déstabilisation de l’économie et de la finance aux Etats-Unis se traduise par une catastrophe pour les autres pays du monde et singulièrement pour l’Europe ? Mais quel demain ferons nous ? Sommes-nous décidés à reprendre notre avenir en main ?
Avant toute chose, il faut commencer par tirer des leçons de la crise :
- La première leçon, c’est qu’on ne saurait demeurer soumis à des lois présentées jusqu’ici comme inéluctables et quasi divines (le marché, la libre concurrence…). Il faut retrouver le primat du politique, de la souveraineté populaire, le sens de l’intervention publique et du rôle économique de l’Etat.
La liberté des mouvements de capitaux et l’absence de contrôle ont non seulement permis la constitution de cette bulle gigantesque et ce décalage total entre l’économie réelle et la finance, mais ils ont entraîné aussi un rapport de force mondial défavorable au monde du travail, un accroissement des inégalités sociales. Ceci est inacceptable socialement et dangereux économiquement.
L’affaire des « subprimes » fut en partie liée à l’accroissement de la précarité et à la stagnation des salaires (le salaire moyen américain a aujourd’hui le même pouvoir d’achat qu’en 1920), qui ont créé une chute de la solvabilité des ménages, en particulier au regard de la flambée de l’immobilier. Une solvabilisation artificielle a été entretenue par l’allongement des prêts ou par un surendettement privé considérable. Cela avait forcément une limite. Le retournement s’est opéré, les conséquences ont été catastrophiques pour des millions de foyers, avec des « effets boule de neige » dans tout le système bancaire et économique.
- La seconde leçon de cette crise est que la répartition des richesses ne peut être simplement une conséquence –d’ailleurs très aléatoire- du développement économique ; elle est le moteur même d’une économie stable et prospère.
Il est urgent de mieux rémunérer le travail que le capital. Cela ne sera possible que si l’on réinvente des échanges justes et négociés, que si les Etats ou les blocs continentaux mettent en place des protections ciblées leur permettant d’agir et de prélever ; car la première condition d’une réelle redistribution des richesses est la revalorisation du salaire, qui doit aller de pair avec une fiscalité renforcée, pour combattre les inégalités de revenus.
En se focalisant sur les « solutions » financières, on laisserait une fois de plus dans l’ombre les véritables victimes d’une crise qui n’est pas seulement économique, mais aussi sociale et même démocratique. Elle touche les chômeurs, de plus en plus nombreux. Elle touche tous les travailleurs pauvres et désormais aussi les couches moyennes, qui voient leur pouvoir d’achat en berne et ne peuvent plus faire face à leurs dépenses vitales comme le logement et la santé. Elle touche les retraités, à qui il sera de plus en plus difficile de faire croire que l’avenir des retraites sera assuré avec des fonds de pension.
- La troisième leçon est que la crise valide pleinement le choix de la solidarité collective plutôt que l’assurance individuelle, pour ce qui concerne les besoins fondamentaux tels que la santé et les services publics.
Plus largement, il est temps de refonder les bases d’une économie mixte, fondée prioritairement sur la réponse aux besoins humains, en tenant compte rigoureusement de la protection de la planète. Car la crise écologique est toujours là et elle imposera un nouveau mode de développement, qui poussera à une certaine relocalisation des productions et condamnera le libre échange généralisé.
- La quatrième leçon de la crise est qu’il faut privilégier la relance des activités productives, plutôt que de colmater les déficits financiers.
Plusieurs décisions immédiates s’imposent, comme l’interdiction des LBO, qui tuent l’emploi et saignent les entreprises pour d’énormes profits à court terme. Aucune aide publique ne devrait être versée, si elle n’a pas directement une efficacité pour le pouvoir d’achat et pour le soutien aux investissements productifs. Un réel contrôle parlementaire, où l’opposition serait représentée, permettrait de vérifier l’usage des fonds publics mobilisés au secours des établissements financiers. C’est aussi cette démarche qui devrait guider la Banque centrale et les institutions européennes dans la gestion de la monnaie et dans un plan de relance de la croissance, qui tarde à venir. Au lieu de cela, la Commission Européenne se réfugie dans le dogmatisme et analyse fébrilement les plans de sauvetage pour savoir s’ils sont conformes au droit communautaire et s’ils ne faussent pas la concurrence !
Le propre du capitalisme financier transnational a été d’organiser un décrochage complet entre les flux des transactions financières et la réalité productive. La multiplication des mouvements de capitaux purement spéculatifs n’est, hélas, pas nouvelle. C’est d’ailleurs pour limiter cette effarante spirale que James Tobin avait préconisé de les taxer, afin de mieux connaitre et contrôler ces placements. L’argument qu’on opposait à la proposition de cet économiste, pourtant peu suspect de convictions antilibérales, était toujours le même : on ne peut rien faire seul... en France, il faut l’Europe… en Europe, il faut le monde. Il est illusoire à moyen terme d’obtenir un accord général, parce que les diverses formes de la « gouvernance mondiale » sont incapables d’imposer la moindre norme ou règle, hors celle de la libre concurrence ! Devant les problèmes, seuls les Etats nations ont directement réagi et que, devant le péril, eux seuls ont eu la légitimité et la capacité à agir. Eux seuls ont la confiance des citoyens : il suffit de voir les afflux de dépôts en Grande -Bretagne sur les banques récemment nationalisées. Désormais, les dirigeants ne pourront plus nous resservir l’argument : « on ne peut pas faire seuls » !
- La cinquième leçon est qu’il faut réinventer des outils nationaux d’intervention.
Les fonds souverains étaient de ce point de vue très symptomatiques de ce mouvement, même s’il n’est guère opportun qu’ils soient crées pour intervenir dans l’économie des autres pays. On doit relancer le capital public, voire dans certains cas nationaliser, et pas seulement les banques en difficulté. Mais il est d’autres outils qu’il faut aussi actionner, comme la politique des prix ou le contrôle des marchés.
- La sixième leçon de cette crise est qu’il faut repenser et refonder la construction européenne sur d’autres bases, sans se contenter d’une fuite en avant dans l’attente plus qu’hypothétique d’une intervention mondiale efficace ou même européenne.
Lorsqu’en votant « non », nous disions en 2005 qu’il valait mieux un électro-choc politique et démocratique à froid qu’une crise à chaud, les tenants de l’Europe libérale criaient au loup. En réalité, ils s’aveuglaient, car il était clair depuis quelques années que l’Europe, si elle ne changeait pas de stratégie, allait droit dans le mur. Nous y sommes et tous ces grands donneurs de leçons qui prétendaient nous doter d’une constitution commune, n’hésitent pas, au premier coup de vent, à faire cavaliers seuls. La chancelière allemande est loin d’être la dernière à ce petit jeu !
Réorienter, voire refonder la construction européenne implique de privilégier une approche politique et sociale qui définisse des protections communes, la préférence communautaire, les solidarités, les convergences sociales et les politiques communes. Cela suppose aussi de faire marche arrière en matière de déréglementations, d’indépendance de la BCE... La sortie de crise aura nécessairement une dimension géopolitique. La puissance américaine, qui croyait écrire le XXIe siècle sous le sceau de « la fin de l’histoire » et du triomphe de ses valeurs libérales au plan économique, politique et même culturel, entre dans une crise d’hégémonie. Cependant, rien n’est écrit : les Etats-Unis peuvent retrouver des ressorts qui consolideront leur domination, la Chine et l’Asie peuvent tirer leur épingle du jeu. L’Union Européenne, pour sa part, est aux abonnés absents, incapable de porter une vision d’avenir de son destin et de celui de la planète.
Dans ce trouble général, la France a un rôle particulier à jouer, parce qu’elle a toujours été reconnue comme une nation politique, parce que son histoire lui permet de défendre l’Etat et la liberté. La gauche française a une responsabilité toute particulière à cet égard, elle qui, malgré les flottements de ses dirigeants, n’a jamais admis dans ses profondeurs ce capitalisme financier et ce libéralisme mondialisé aujourd’hui en crise.
Il faut changer et vite !
Paul QUILES et Marie-Noëlle LIENEMANN
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La crise financière actuelle et ses conséquences sociales dramatiques sont aujourd’hui au centre du débat politique. Ce matin même, elles faisaient l’objet d’un séminaire de travail du bureau national du PS, auquel je participais.
Le contenu des échanges ainsi que l’essentiel des interventions des économistes audités ce jour ont pour la plupart convergé vers les mêmes principes et les mêmes préconisations.
Plusieurs d’entre elles sont en rupture nette la ligne actuelle du PS :
Mise
en œuvre d’une supervision européenne, séparation des activités de
banque de crédit et de banque de marché et restriction à la libre
circulation généralisée des capitaux.
Renforcement
du rôle de l’Etat et de la place de la puissance publique dans le
secteur bancaire notamment par la recapitalisation donc la
nationalisation d’une part du secteur bancaire et la création d’un pôle
financier public.
Dénonciation du pacte de stabilité et de croissance.
La réunion du bureau national a aussi permis de dénoncer sur la nature d’un modèle capitaliste qui se caractérise par une compression générale des revenus salariaux induite par les effets dépressifs venant de la concurrence des producteurs à bas coûts, et une trappe à spéculation induite par la finance déréglementée qui capture les profits et les éloigne de l’investissement productif.
J’ai proposé depuis plusieurs semaines :
La création d’un pôle financier public par la nationalisation partielle du secteur bancaire.
La suspension du pacte de stabilité pour permettre la relance de l’économie européenne.
La
baisse des taux directeurs de la BCE pour réinjecter des liquidités
dans un marché financier marqué par l’effondrement du marché
interbancaire à court terme
La mise en place de restrictions européennes au libre-échange pour stopper la dépression salariale et protéger l’environnement.
Il ne faudrait pas que l’actualité du congrès socialiste empêche la direction du PS de faire siennes ces solutions sous prétexte qu’elles ont été formulées plus tôt par une motion en particulier, celle que je défends. J’appelle donc les socialistes à se réunir autour de ces réponses fortes et à rejeter les orientations désordonnées, injustes et inefficaces de Nicolas Sarkozy.
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reconstruire l'espoir à gauche
Regardons les choses en face. Le monde change, le vent souffle et il peut nous porter loin. Mais, pour cela, nous devons enfin reprendre l’initiative et ne plus subir. Ne plus subir la droite, son discours et son agenda. Ne plus subir l’air du temps, la dictature de l’opinion et des médias. Ne plus subir les évolutions imposées par nos adversaires comme une fatalité insurmontable. Ne plus subir le temps comme un agent érosif de nos valeurs. Le vent souffle. Il nous portera loin si nous orientons (...)
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