Benoît Hamon, seul candidat officiellement déclaré au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste, a affirmé jeudi sur RTL être “près d’un accord politique avec Martine Aubry”.
“Je pense qu’aujourd’hui nous sommes près d’un accord politique avec Martine Aubry. En tout cas, tous les éléments dans son texte, dans sa volonté, dans sa démarche, nous rapprochent de ce moment-là”.
“Sur la question du rôle des services publics, du réarmement de la puissance publique, de l’idée d’une réorientation en profondeur de la construction européenne, d’une politique salariale, (…) sur ces questions-là, des rapprochements existent et je suis assez heureux de voir que le travail progresse”, a-t-il ajouté.
Concernant sa candidature, il déclare “avoir de bonnes chances de devenir premier secrétaire” et qu’il était “toujours candidat”.
Interrogé sur les récentes prises de position affichées par Ségolène Royal, notamment lors de son interview sur TF1 mercredi soir, Benoît Hamon s’est dit “pas convaincu par sa stratégie d’alliance” en particulier en ce qui concerne le MoDem. AP
Benoît Hamon, dont la motion a obtenu autour de 19% des suffrages des militants socialistes, jeudi soir, a réaffirmé vendredi sa candidature à la direction du PS, refusant la possibilité d’une alliance avec le MoDem préconisée par Ségolène Royal.
“Notre ligne est claire, nous ne voulons pas de contrat de gouvernement avec le MoDem”, a déclaré le représentant de l’aile gauche du PS sur i-Télé alors que Ségolène Royal, dont la motion est arrivée en tête, continue de prôner l’ouverture du Parti au centre.
Razzy Hammadi (gauche du PS) a
appelé lundi Bertrand Delanoë et Martine Aubry à "un rassemblement"
autour de Benoît Hamon pour le congrès PS de Reims incluant trois
principes : "le renouvellement", "l’ancrage à gauche" et "le refus d’un
accord de gouvernement avec le MoDem.
"Nous appelons l’ensemble des socialistes, mais
notamment les leaders des motions A (Bertrand Delanoë) et D (Martine
Aubry), à un rassemblement autour de trois principes : le
renouvellement, la stratégie d’alliances et l’ancrage à gauche", a
affirmé M. Hammadi, membre du Bureau national, dans une déclaration à
l’AFP au nom des signataires de la motion Hamon.
L’ex-président du MJS (jeunes
socialistes) affirme que "c’est sur la base d’un contenu politique qui
regroupe la grande majorité des socialistes, et qui repose notamment
sur le refus d’un contrat de gouvernement avec le MoDem, que doit se
réaliser le rassemblement, cohérent, légitime et surtout majoritaire".
Selon lui, le député européen "Benoît
Hamon est aujourd’hui celui qui est le plus à même, à travers la
cohérence de sa démarche depuis plusieurs mois et le score obtenu
(ndlr : lors du vote du 6 novembre, environ 19%) sans l’appui d’aucune
grande fédération, d’incarner le changement que les citoyens attendent
du Parti socialiste le 17 novembre au matin". "Son élection serait le
débouché naturel" de la campagne interne, a-t-il ajouté.
Razzy Hammadi s’est défendu de toute
idée de "stratégie d’empêchement" à l’égard de Ségolène Royal et ses
soutiens. "L’objectif n’est pas d’empêcher ceux qui représentent 29%
(score de la motion Royal, ndlr), mais d’offrir une alternative à ceux
qui ont comptabilisé 70% des voix".
1. Parce qu’elle n’a pas attendu la crise
financière pour parler de la faillite du modèle néo libéral ! Avant
même la phase des contributions, nous avons mis en avant la
responsabilité du système capitaliste dans les 4 crises majeures que
traverse le monde (alimentaire, énergétique, environnementale,
financière) et proposé des réponses fortes.
2. Parce qu’elle est précise sur
les propositions ! Aux discours vagues et aux orientations floues, nous
préférons des propositions précises, susceptibles de mobiliser le
peuple de gauche : sur les salaires, sur les retraites, sur l’école,
sur les services publics, sur la réforme des institutions, sur la
démocratie dans les médias, nous proposons aux militants des réformes
ambitieuses et réalistes.
3. Parce qu’elle est claire sur les
orientations ! Contrairement à d’autres, nous n’avons jamais caressé le
rêve de concilier socialisme et libéralisme. Nous plaidons au contraire
pour une gauche décomplexée, fière de ses valeurs, offensive face à la
droite.
4. Parce qu’elle est la seule à
proposer une position sans ambigüité sur les alliances ! Le congrès
sera utile s’il affirme sans ambiguïté que le PS revendique une
stratégie claire de refus d’alliance avec le centre. Nous proposons
d’engager une démarche politique pour favoriser l’unité de la Gauche.
5. Parce qu’elle est une motion de
rassemblement. Là où d’autres se divisent pour cause d’ambitions
concurrentes, nous avons choisi de nous rassembler. Les militants de 7
contributions se retrouvent sur notre motion.
6. Parce qu’elle fait le pari du
renouvellement. Chaque motion promet le renouveau et la rénovation.
Nous avons choisi de passer des paroles aux actes : le 1er signataire
de la motion C est Benoît HAMON, député européen de 41 ans.
Un Congrès est le moment pour chacun d’entre nous de
prendre ses responsabilités.
Pourquoi sommes-nous inquiets ?
Nous pressentons tous ce que sera l’intensité et la
brutalité de la crise sociale que les Français et les Européens vont subir de
plein fouet et dont ils ne devinent que les prémices : Plans sociaux,
délocalisations, licenciements, chute du pouvoir d’achat, dégradation des
conditions de travail, relégation sociale, recul des services publics. Le
tableau est noir.
Nous savons aussi qu’il n’est pas automatique que cette
crise mondiale génère un progrès. Car toute crise sociale débouche tôt ou tard
sur une crise politique. Et les conséquences de celle-ci sont aujourd’hui
imprévisibles.
Vers qui se tourneront ceux qui jugeront leur avenir et
celui de leurs enfants bouché, ceux qui penseront que voter ne change rien à
leur situation ? Vers les socialistes ? Peut-être, mais rien n’est sûr.
Partout en Europe les nationalismes, les replis
communautaires ou xénophobes ressurgissent. Ils prospèrent déjà sur le terreau
d’une désespérance sociale croissante. Et cette menace grandit.
Dans ce contexte extraordinaire, notre responsabilité
collective est d’abord de nous tourner vers les nôtres : les milieux
populaires, les salariés, les retraités, les chômeurs, les précaires, les
jeunes, les classes moyennes victimes du déclassement. Nous devons les assurer
qu’au cœur des collectivités que nous dirigeons et de l’opposition nationale
que nous incarnons, nous serons les fers de lance de la résistance au
démantèlement des services publics, aux lois liberticides, à l’injustice
fiscale ainsi qu’à la poursuite de la dérégulation sociale : retraite à 70 ans,
démolition du code du travail.
Mais résister ne suffit pas. Il faut aussi dire ce que
nous voulons changer. Car nous assistons à la fin d’une période historique. Il
nous revient de dire si nous voulons participer activement à celle qui s’ouvre.
Reims peut être le théâtre d’un grand congrès socialiste, celui d’un parti
redevenu architecte et bâtisseur.
Pour cela, nous savons que nous devons préalablement
changer nous-mêmes. Le Parti socialiste doit : changer d’orientation, changer
de stratégie, changer de comportements.
Qu’est ce qui nous désole tous? La conviction que
nationalement le PS n’est plus tout fait aux côtés des français mais à coté de
leurs problèmes. L’impression que notre parti, satisfait de ses mandats locaux,
reste uniquement occupé de lui-même et que rien ne peut le divertir de ses querelles
de pouvoir.
Qu’est ce qui nous meurtrit tous? Le choc de voir Sarkozy
à chacune de ses réformes, s’amuser des tergiversations des socialistes quand
il ne brandit pas carrément le soutien de quelques uns d’entre eux.
Mais nous pouvons aussi être confiants. La crise mondiale
convoque partout le retour de solutions politiques qui appartiennent au
répertoire de la gauche : redistribution des richesses pour freiner l’explosion
des inégalités, régulation des marchés, maitrise des échanges commerciaux,
intervention de la puissance publique dans le champ économique.
Sans le secours des États dont ils réclamaient et
organisaient le démantèlement, que seraient devenus les marchés financiers ? Nous
savons maintenant que lorsque le politique prime, les marges de manœuvre
existent. Rien n’est donc plus fatal. Et certainement plus, le fait que les
inégalités se creusent, que l’environnement se dégrade, que la pauvreté
augmente en dépit d’une croissance globale de la richesse mondiale.
La crise nous ordonne d’être courageux, volontaires et
ambitieux. La droite radicale au pouvoir nous commande d’être forts, résolus et
rassembleurs. Le contexte appelle donc des réponses radicales et crédibles à la
fois.
C’est pourquoi je vous propose que le 6 novembre, nous
mettions ensemble le parti socialiste sur la voie de la reconquête et du
changement.
Dans cette période de crise, nous devons être
l’alternative aux réponses du gouvernement : mieux vaudrait, par exemple,
garantir l’accession des français à la propriété plutôt que voler au secours
des promoteurs. Nous devrons sans délai proposer un plan d’urgence sociale pour
obliger le gouvernement à mobiliser les moyens d’amortir les conséquences
immédiates de la crise : moratoire sur les libéralisations en Europe. Suspension
de la privatisation de la Poste et création d’un pôle financier public pérenne.
Lutter efficacement contre les délocalisations, interdiction des licenciements
dans les entreprises qui réalisent des profits, baisses ciblées de TVA,
augmentation des minima sociaux, création d’un bouclier logement. Ce véritable
bouclier social doit être financé par la suppression immédiate du paquet
fiscal.
Nous devrons simultanément préparer les conditions de la
reconquête du pouvoir. C’est pourquoi je milite pour l’organisation de
conventions thématiques ouvertes à nos partenaires de gauche pour préparer les
axes d’un nouveau programme commun dont, la réorientation de la construction
européenne, la réforme fiscale, la politique salariale, le réexamen d’un libre-échange
sans limites par sa mise en perspective sur le plan social, le développement
durable, la VIème république ou le projet éducatif global seront les thèmes
centraux.
Nous avons aujourd’hui un monde d’avance sur la droite,
du moins du point de vue théorique. Pour relever l’épreuve de la crise sociale
et politique qui s’annonce et pour engranger les conquêtes, il faut maintenant
convaincre nos concitoyens. Il faut incarner une gauche vivante et décomplexée.
Cela commence le 6 novembre. Nous avons réussi lors de ce
congrès à être la motion qui rassemble.
Nos analyses, comme nos solutions sont aujourd’hui
reprises par tous dans le parti. C’est pourquoi je vous invite à voter nombreux
pour la motion C sans autre considération que celle de notre avenir commun, c’est
le seul vote utile qui soit.
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